mercredi 2 mars 2016

Séduits par la voiture connectée, les Français s'inquiètent pour la sécurité de leurs données

Maintenance, assistance d'urgence, traçabilité en cas de vol, réparation des pannes : les Français sont les automobilistes européens les plus intéressés par la voiture connectée. Inquiets pour les données collectées, 97% d'entre eux souhaitent un cadre législatif protecteur.



La voiture connectée attire les Français. Mais il ne faudrait pas que le contrôle et la propriété de leurs données leur échappent.

La Fédération internationale automobile (FIA) a interrogé 12 000 automobilistes dans douze pays d'Europe. La confidentialité des informations collectées par le véhicule préoccupe particulièrement la plupart d'entre eux : plus de huit sur dix craignent un piratage ou un usage commercial de leurs données, près de neuf sur dix (88%) s'inquiètent du risque de divulgation d'informations personnelles. Ils souhaitent accéder aux données qu'ils partagent en conduisant : aujourd'hui, seuls les constructeurs accèdent aux données de certains modèles.

Séduits par la voiture connectée — 10% sont équipés et 24% le seront lors de leur prochain achat —, les Français apprécient la promesse d'un meilleur rendement énergétique, d'une sécurité renforcée et la possibilité d'échapper plus facilement aux embouteillages. Mais pas question d'accepter d'être surveillés en permanence… : 94% veulent pouvoir "couper la communication" s'ils le souhaitent et 70% s'inquiètent d'une possible géolocalisation. Ils veulent aussi pouvoir choisir leur prestataire en cas de panne. 

Conserver la propriété des données 


Pour apaiser leurs craintes, les automobilistes français aimeraient pouvoir limiter le partage d'informations pour une durée déterminée ou en fonction du trajet parcouru, et avec les personnes de leur choix. D'accord pour divulguer les données techniques (kilométrage, niveaux de liquides…) et celles utilisées pour établir des diagnostics ou obtenir des conseils de conduite, ils le sont aussi lorsque les informations permettent à l'assureur d'ajuster les tarifs de façon personnalisée. 

Plus curieusement, près de six automobilistes français sur dix partageraient leur identité, et près de quatre sur dix les données de leur téléphone…


Membre de la FIA, l'Automobile Club Association (ACA), qui regroupe 800 000 membres, recommande l'adoption d'un texte législatif permettant aux automobilistes de conserver la propriété de leurs données et d'en contrôler l'usage. Elle prône aussi le droit de choisir son fournisseur de services et d'en changer, ainsi que la libre concurrence permettant aux fournisseurs de développer des fonctionnalités sécurisées.

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